Jacques Gruber était un maître verrier, peintre et ébéniste français, d'origine alsacienne qui a révolutionné l'art du vitrail à partir de 1900.

L'Ecole de Nancy

Gruber est l'un des artistes majeurs de l'école de Nancy.

A la fin du 19e siècle, la ville de Nancy connaît un incroyable développement, auquel les artistes participent activement.

Le 13 février 1901, Émile Gallé, Louis Majorelle, Antonin Daum et Eugène Vallin fondent l'école de Nancy. L'idée est pour eux de créer une association d'artistes décorateurs et d'industriels des arts dans le but de rendre le beau accessible à tous, et ainsi de faire rentrer l'art dans les foyers et la vie quotidienne. Pour ce faire, les artistes de cette école se concentrent particulièrement sur le mobilier d'art, l'art de la faïence et de la céramique, et l'art du vitrail.

Ces artistes, parmi lesquels figurait Jacques Gruber, voulaient "favoriser la renaissance et le développement des métiers d'art en province" et faire en sorte que les différents corps de métiers collaborent entre eux. 

Vers un renouveau de l'art du vitrail.

Dès 1896, Gruber décide de se consacrer pleinement à l'art du vitrail.

L'Art du vitrail est redevenu à la mode avec le courant de l'Art Nouveau, qui laissait une place importante aux verrières dans l'architecture. Ces espaces de transition entre l'intérieur et l'extérieur des édifices deviennent le terrain de jeu des artistes.

Gruber réalise entre 1905 et 1908 cette verrière en trois panneaux, représentant une vue rêvée d'un bord de mer, peuplé d'une végétation sauvage et de quatre mouettes balayées par le vent.

Il utilise ici la technique dite de "la mosaïque intégrale" : c'est-à-dire que les plombs (la partie métallique qui tient les bouts de verres) forment le dessin du vitrail et permettent de limiter l'utilisation de la peinture pour les ombres.

Cette technique permet à Gruber de rappeler les vitraux du moyen-âge, qui présentaient des compositions simplifiées avec des aplats de couleurs entourés de plomb noir.

Gruber associe cette technique ainsi que celle dite des verres "américains" et "anglais". Les verres chamarrés ainsi obtenus permettent à Gruber de représenter plus fidèlement la texture du plumage des mouettes, l'écorce et des feuilles de l'arbre ainsi que de la surface de l'eau.

Cette association de techniques permet à Gruber de célébrer le savoir de sa ville au temps du Moyen-Age, tout en le modernisant.