Cézanne et Modigliani
Modigliani appréciait beaucoup les œuvres de Cézanne. Il reprend notamment dans ce portrait, la pose de certains buveurs ou fumeurs peints par ce dernier. Comme le tableau Le buveur, conservé à la fondation Barnes, où on retrouve un homme dans la même attitude : perdu dans ses pensées, un coude appuyé sur la table et une main posée sur sa cuisse.
En apesanteur
Modigliani créait souvent dans ses tableaux un rapport entre le personnage et son environnement. Ici, le jeune homme est assis, pensif, la tête appuyée sur une main. La chaise et la table semblent ne faire qu’un avec son corps et l’accompagner dans sa rêverie en le libérant de son poids.
L’influence de la sculpture
Modigliani n’était pas seulement peintre, mais aussi sculpteur. Nous pouvons retrouver dans ses peintures de nombreuses traces de cette autre activité. Par exemple, dans cette œuvre, Modigliani à simplifier les formes pour les réduire à leurs essentiels. On appelle aussi ce procédé la « stylisation » des formes, c’est une approche que l’artiste a souvent utilisé en sculpture. Dans ce tableau, tu peux voir que la main posée sur la cuisse du jeune homme est réduite à son essentiel : il ne la détaille pas afin de laisser seulement apparaître les volumes, un peu comme pour une statue.
Des airs de Gauguin
La palette de la toile est douce et faite d’un camaïeu de gris et de brun. Ces tons pastel font ressortir par contraste le blanc de sa chemise et le bleu intense de ses yeux. Son visage fin contraste avec ses grosses mains.
Dans cette toile, tu peux voir que les motifs sont entourés d’un contour sombre. On dit alors qu‘ils sont « cernés ». Ces contours entourent les formes de la composition, qui sont traitées en zones de couleurs qui présentent très peu de volumes, leurs donnant un aspect aplatis. La palette douce et ces aplats de couleurs cernés de noir, montrent l’influence de l’art de Paul Gauguin sur Modigliani.
Un séjour dans le Midi
Modigliani passa plusieurs mois dans le Midi de la France en 1918 et 1919, afin d’améliorer sa santé fragile. Il réalisa pendant ces séjours une série de portraits de jeunes hommes roux, paysan, apprenti ou ouvrier, sans que l’on sache s’il s’agit du même modèle.