Lorsque Claude Monet peint ce tableau en 1877, c’est un habitué de la gare Saint-Lazare, qu’il fréquente très souvent lors de ses allées et venues entre Argenteuil (où il vit depuis 1871) et Paris. Après plusieurs années à peindre la campagne et les bords de mer, il se concentre aussi sur des paysages urbains.
Observateur attentif de la campagne et des banlieues nouvelles, il s’impose comme un peintre de la vie moderne : ses œuvres témoignent des changements profonds ayant récemment transformé Paris.

La révolution du chemin de fer

Le savais-tu ?
Symbole de la révolution industrielle, le chemin de fer se développe en France à partir des années 1820. Des gares se construisent dans Paris et dans les villes de France, rendues plus accessibles, et dont le visage trouve ainsi modifié.
Quand Monet arrive à Paris, la gare Saint-Lazare, avec ses cinq halles métalliques telles que nous la connaissons aujourd’hui, n’existe que depuis une vingtaine d’années. Les gares ferroviaires, reflets de progrès techniques récents, deviennent pour les artistes un nouveau sujet, qui les passionne.

La Gare Saint-Lazare, théâtre de mouvement perpétuel.

En 1877 Monet demande à la mairie l’autorisation de venir travailler à l’intérieur de la gare Saint-Lazare. Il voit dans cet édifice un lieu fascinant, avec son jeu de lumières changeantes, les silhouettes de ses voyageurs pressés, et les nuages de vapeur s’échappant des locomotives.  
Il réalise ainsi un ensemble de peintures présentant la gare observée de différents points de vue.
Ici, Monet capture sur le vif l’atmosphère effervescente de la gare. Le peintre ne cherche pas à détailler les machines ni les voyageurs, il préfère saisir l’impression du mouvement de la foule et des locomotives. Monet joue avec les contrastes créés par les lignes de l’architecture métallique et les volutes de vapeurs. L’artiste met en scène le mouvement perpétuel de la gare, et essaye de restituer la vie de ce lieu de passage avec ses bruits, ses couleurs et ses odeurs.