En 1915, après avoir abandonné la sculpture, Modigliani reprend la peinture. Il se cherche et expérimente divers styles et techniques.
40.5 x 36.5
1915
Huile sur toile
Musée de l’Orangerie, Niveau -2, Salle 16 Exposition temporaire
En 1915, après avoir abandonné la sculpture, Modigliani reprend la peinture. Il se cherche et expérimente divers styles et techniques.
Fille rousse fait partie d’une série de portraits où le peintre interprète les visages de ses modèles d’une manière proche du cubismecubismeLe cubisme est un mouvement artistique du début du XXe siècle. Ses peintres et sculpteurs représentent les objets de manière décomposée et géométrique. L’œuvre semble donc détachée du réel. Pablo Picasso et Georges Braques sont notamment des artistes cubistes. Si tu regardes leurs œuvres, les visages sont déformés, les couleurs sont mélangées et rien n’est au bon endroit.. Ainsi, il les décompose en formes géométrique simples. Ici, la jeune femme est représentée sur un fond fait de lignes horizontales et verticales. Modigliani utilise ici une palette constituée d’un dégradé de bruns, aussi appelé un camaïeu, qui est similaire aux nuances utilisées par les peintres cubistes.
Modigliani dynamise cette composition géométrique assez rigide avec un jeu de décalage des lignes et des courbes. La jeune femme rousse penche légèrement la tête vers la droite, cette inclinaison permet de casser la ligne créée par les rectangles de l’arrière-plan. Le fond géométrique raide s’oppose à l’ovale doux de son visage, aux courbes de ses sourcils et à l’ondulation de ses cheveux. À cela, le peintre ajoute une lumière provenant de la gauche. Cela lui permet de créer un jeu d’ombres discrètes qui adoucit les lignes du tableau.
Comme dans La femme au ruban de velours, Modigliani interprète ici en peinture ses expériences en sculpture. Dans le traitement de la chevelure en lignes ondulées, et la simplification des volumes de son visage, nous retrouvons des similitudes avec les statues de la série des Cariatides.