Silence ! Ça tourne...

Regardes bien cette œuvre, elle a deux particularités.

La première c’est son format. C’est un « tableau en long » comme les appelait Edgar Degas. Ce format permettait au peintre de faire ressortir le mouvement des danseuses. Les silhouettes ainsi représentées pouvaient s’élancer sur toute la diagonale de la toile, invitant notre regard à les suivre. Nous pouvons même ressentir l’accélération de la ballerine arrivée en haut de l’escalier, qui semble pressée de rejoindre le reste du groupe.

A ce propos, penses-tu qu’Edgar Degas a représenté plusieurs danseuses ou une seule danseuse, dont le mouvement aurait été décomposé ?

La seconde originalité de cette œuvre est la trappe qu’a créé le peintre. L’escalier au premier plan permet d’amener du dynamisme dans la composition mais il attise également notre curiosité : où se trouvaient ces danseuses avant de se rendre à leur leçon de danse ? Vont-elles encore être nombreuses à surgir ?

Par cette astuce, le peintre nous incite à imaginer ce qui s’est passé avant la scène du tableau et aussi après. Bien que nous regardions une toile, nous sommes projetés dans un monde animé, comme au cinéma, comme si nous regardions un film.