Une loge aux Italiens Eva Gonzalès

Dimensions

97 x 130

175cm115cm
Aperçu visuel de la silhouette d'un adulte de 175 cm et d'un enfant de 115 cm par rapport à l'œuvre

Quand est-ce que cela a été créé ?

1874

Matériau

Huile sur toile

Localisation de l’œuvre

Musée d’Orsay, Rez-de-chaussée, Exposition temporaire

Née à Paris le 19 avril 1849 dans une famille bourgeoise d’origine espagnole, Eva Gonzalès est une peintre et pastelliste qui a peint des scènes de genre modernes. Unique élève de Manet, elle regarde de près l’art de son maître, tout en élaborant son propre style, puissant et original.

Le théâtre, lieu des rencontres mondaines.

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, les théâtres et les salles de spectacles se multiplient et sont très appréciées d’une nouvelle clientèle mondaine. Le thème de la salle de spectacle et plus particulièrement de la loge, est ainsi devenu un motif récurrent dans les œuvres de certains peintres impressionnistes qui cherchaient à représenter des sujets inspirés par leur époque.
C’est ce que l’artiste nous montre ici : on découvre dans ce tableau un couple de jeunes gens assis dans une loge de théâtre. Ils ne regardent pas dans la même direction et semblent à peine se connaître. On ne sait rien des autres spectateurs, ni de la salle, le couple semble être dans son propre univers, isolé du monde extérieur. Gonzalès illustre-t-elle ici les premiers instants d’une histoire d’amour ?
Si l’homme est un peu dans l’ombre avec son costume sombre, la jeune femme semble rayonner, comme sous les feux de la rampe. Mise en valeur par l’éclairage, la couleur de sa peau et sa robe immaculée font  écho au bouquet délicat posé à côté d’elle sur la balustrade.

Des clins d’œil à son maître ?

On peut voir dans cette œuvre plusieurs références de l’artiste à son professeur, le peintre Edouard Manet. D’abord dans le sujet : Manet a souvent pris comme motif des scènes de la vie moderne représentant des personnages aux liens parfois ambigus. On retrouve aussi dans ce tableau comme dans de nombreuses toiles de Manet de forts contrastes d’ombre et de lumière, par exemple ici entre le fond sombre et la peau diaphane du modèle.

Le bouquet posé sur le rebord de la loge ressemble tant à celui offert à Olympia dans le tableau de Manet, qu’Eva fait peut-être ici directement référence à cette œuvre. Ainsi, Eva Gonzalès semble s’approprier les leçons de son maître mais les transcrit à sa manière.

 

La place des femmes

Refusé au Salon de 1874, ce tableau fut exposé à celui de 1879.
Si les femmes artistes sont relativement nombreuses à l’époque, celles-ci ne sont rarement acceptées dans les sphères artistiques officielles.
Leurs travaux sont souvent cantonnés aux sections alors jugées mineures - dessins, pastels, miniatures, émaux, faïences, porcelaine - c’est-à-dire des techniques frontières de l’artisanat et de la pratique amateur, et considérées inférieures.

 

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