Gauguin aime voyager. Il a le goût des endroits isolés et des cultures que l’on considérait alors comme primitives. En quête des traces d'un mode de vie différent, Le peintre quitte Paris dans un premier temps pour Pont-Aven en Bretagne, qui à la fin du 19e siècle est encore très rurale et préservée du vacarme parisien. L’artiste y trouve des sources d’inspiration qu’il développera par la suite à Tahiti dès avril 1891.
Là-bas, où rêve et réalité se côtoient.
Là-bas, il s'inspire de ce qu'il voit, mais également de contes locaux ou d'anciennes traditions religieuses pour représenter des scènes imaginaires. Arearea est représentative de ces œuvres où rêve et réalité se côtoient.
Au premier plan, tu peux voir plusieurs motifs, que Gauguin représente souvent pendant cette période : un chien et deux femmes assises au centre de la composition. Derrière elles un arbre découpe le plan du tableau avec la scène qui se joue au fond.
Dans cette scène du second plan, des femmes rendent un culte à une statue. Le peintre a choisi d’agrandir un petit motif maori à la dimension d'un totem amérindien.
Une nature luxuriante qui a avalé le ciel.
Dans cette composition onirique, le ciel a disparu, Gauguin peint une succession de plans vert, jaune, et construit l’équilibre de l’œuvre grâce à des aplats de rouge.
L'ensemble donne lieu à un univers harmonieux et mélancolique, où les hommes semblent vivre sous la protection des dieux au milieu d'une nature luxuriante, dans une Polynésie idéalisée.
Elle fait partie d'un ensemble de peintures tahitiennes montrés à Paris en novembre 1893. Gauguin considère Arearea comme l'une de ses meilleures toiles, allant jusqu'à la racheter lui-même en 1895, avant de quitter l'Europe encore pour les îles marquises.