Un duo à succès

Cette toile représente Louise Weber, surnommée « La Goulue » et Jules Etienne Edme Renaudin, dit « Valentin le Désossé », dansant le « chahut », une danse alors très en vogue. 
Les spectacles de ce duo de danseurs ont un grand succès auprès du public du Moulin Rouge. 

À la fin du XIXᵉ siècle, le quartier de Montmartre à Paris devient le centre du spectacle de divertissement, porté par l’essor des cafés-concerts, des cabarets et des music-halls comme le Moulin Rouge ou le Chat Noir. L’éclairage électrique et l’urbanisation haussmannienne transforment la ville en un lieu d'effervescence nocturne, attirant un large public. Les spectacles alternent ou mêlent la musique, la chanson, la danse et l’humour, souvent satirique, reflétant l’effervescence et la quête de liberté qui animent la jeune République démocratique. 

En 1891, Toulouse-Lautrec avait déjà représenté le duo pour une affiche publicitaire commandée par le Moulin Rouge. Cette affiche a beaucoup marqué les esprits et reste célèbre aujourd’hui.  

La danse capturée par Toulouse-Lautrec

Cette œuvre capture l'ambiance joyeuse et effervescente des soirées du Moulin Rouge. La Goulue est au centre de l'œuvre. Elle porte une robe colorée avec un corsage à rayures roses et une jupe verte qu’elle soulève sans pudeur, montrant à la fois sa vivacité et son derrière. Cette boule d’énergie attire les regards !

Les coups de pinceau rapides et les couleurs vives donnent un effet de mouvement, comme si la danse et l’énergie de la fête se propageaient dans toute l’œuvre. Toulouse-Lautrec capture ici non seulement une scène de divertissement, mais aussi l'esprit de la vie nocturne parisienne de son époque, faite de musique, de lumière et de rencontres.

Une célébration de sa gloire passée

Cette toile, intitulée La Danse au Moulin rouge, est une commande de la part de La Goulue à Toulouse-Lautrec. Il s’agit plus précisément de l’un des panneaux qui ornait sa baraque à la Foire du Trône. La danseuse, qui a désormais moins de succès, ne se produit alors plus au Moulin rouge. 

Ainsi, ce panneau est l’occasion de rendre hommage à son triomphe passé lors de ces années dans le cabaret parisien.