Une carrière fulgurante
Amedeo Modigliani arrive à Paris en 1906 à l’âge de 21 ans, et commence aussitôt un parcours artistique spectaculaire. C’est un peintre qui a marqué l’histoire de l’art moderne par son style et sa technique uniques. Peintre, sculpteur, l’artiste se consacre entièrement à la peinture à partir de 1914. Il réalise principalement le portrait des personnes de son entourage. Comme tu peux le remarquer, ses portraits ont quelque chose d’étrange. Il simplifie au maximum les traits des visages de ses modèles, c’est ce que l’on appelle la synthétisation des formes. Cette manière de représenter ses amis rend son style reconnaissable entre tous, et le démarque aussitôt des autres peintres de son temps. Tu peux déjà sentir dans ses œuvres l’influence de ses visites des antiquités égyptiennes au Louvre.
Réinventer le genre du portrait.
Modigliani fait partie des artistes du début du 20e siècle qui veulent remettre en question la façon dont on représente les figures humaines, ce que l’on appelle « la figuration » dans la peinture. Il recherche un renouveau de cette figuration en s’inspirant des styles d’ailleurs.
Il s’inspire pour cela des antiquités égyptiennes, mais aussi de l’art Africain. Il a ainsi beaucoup observé les formes des statuettes et masques provenant du Gabon et de la Cote d’Ivoire, en particulier la forme allongée et ovale des visages, les longs cous cylindriques, les nez droits et longs et les yeux en amande. Il a trouvé dans la statuaire africaine une nouvelle façon de représenter les visages et les regards, lui permettant de rompre avec les codes de l’époque.
Une amitié inspirante
Paul Guillaume rencontre Amedeo Modigliani à Paris en 1914 par l’intermédiaire du poète Max Jacob. Ils partagent beaucoup d’intérêts, notamment leur amour commun pour l’art africain. Paul Guillaume devient rapidement son ami et son marchand principal. Guillaume, achète, vends et fait connaître ses toiles dans les cercles artistiques et littéraires parisien. En plus des cinq peintures de Modigliani conservées dans la collection du musée de l’Orangerie, plus d’une centaine de toiles ainsi qu’une cinquantaine de dessins et une dizaine de sculptures de l’artiste seraient passés par les mains du marchand.