A partir de 1893, Edouard Vuillard est devenu très ami avec Thadée Natanson, le rédacteur en chef du journal artistique La Revue blanche, et sa femme Misia.
Dans ce tableau, l’artiste représente le couple avec un de leurs amis, dans leur appartement rue Saint-Florentin, près de la place de la Concorde à Paris.
Un salon très décoré
La décoration du salon est particulièrement chargée ; les murs sont recouverts d'une tapisserie aux motifs foisonnants. Ces tentures, et les angles des murs dessinent des lignes géométriques strictes, ce qui renforce l’aspect quelque peu étouffant de cette pièce.
A droite, tu peux distinguer le piano à queue de Misia, qui était excellente musicienne. L’instrument est recouvert d'une draperie colorée, sur laquelle est posée une lampe à pétrole surmontée d’un abat-jour jaune. Deux autres lampes sont disposées dans la pièce. Tu l’as deviné, ce sont ces trois sources de lumière qui donnent son titre au tableau.
Un éclairage poétique
Cet éclairage tamisé plonge la scène dans une atmosphère poétique ; le décor est aussi important que ceux qui l’habitent. Vuillard place ici les objets et les personnages au même niveau et crée ainsi cette scène à l’ambiance particulière, presque mystérieuse.
Un salon aux allures de scène de théâtre
Vuillard aime peindre des scènes d’intérieurs. Ici, la pièce qu’il peint ressemble presque à une scène de théâtre ; les personnages semblent se détendre et converser confortablement.
A gauche figure Misia, assise près d'une table, qui feuillette un album. A droite, Thadée, son mari, est en train de lire un livre. Au centre, installé dans un fauteuil à bascule, on peut voir l’auteur de pièces de théâtre Romain Coolus, qui écrivait régulièrement dans La Revue blanche. Le trio paraît paisible, perdu dans ses pensées, tandis que les motifs du papier peint, les couleurs du tapis et de la tenture semblent s’animer autour d’eux.